Combien ça coûte le portage salarial ?

Le portage salarial est une nouvelle forme d’emploi apparue à la fin des années 80 et qui connaît actuellement de plus en plus de succès. Il attire d’une part les travailleurs indépendants en quête de sécurité sociale et financière et d’autre part, les salariés qui veulent créer leur propre entreprise tout en conservant le statut de salarié. Si devenir un salarié porté ouvre droit à de nombreux avantages, il faut également savoir que cela implique un certain nombre de coûts non négligeables.

Définition du portage salarial

Le portage salarial est défini comme une relation contractuelle qui fait intervenir 3 parties prenantes à savoir un salarié porté, une entreprise de portage et une entreprise cliente qui recourt aux services du salarié porté. Comptant aujourd’hui plus de 90 000 adeptes en France, ce statut est un excellent compromis entre salariat et indépendance. En effet, le portage salarial est moins risqué que le statut d’indépendant et offre plus de liberté que celui de salarié. Il est régi par 3 types de contrats :

  • Un contrat de travail entre le salarié porté et l’entreprise de portage qui reprend les mêmes clauses que celles d’un contrat salarié classique.
  • Une convention de portage qui établit toutes les modalités concernant la relation entre le salarié porté et l’entreprise de portage.
  • Un contrat de mission qui résume les conditions d’exécution de la mission par le salarié porté pour l’entreprise cliente.

Quels sont les coûts liés au portage salarial ?

Les frais de gestion de l’entreprise de portage

Dans le cadre d’un portage salarial, l’entreprise de portage reverse au salarié porté un salaire mensuel net calculé en fonction du chiffre d’affaires réalisé par le salarié porté. En contrepartie des services fournis, elle prélève une commission appelée taux de gestion ou tout simplement frais de gestion. Ces frais en question varient en fonction des entreprises de portage, mais de manière générale, ils sont compris entre 3 % et 12 % du chiffre d’affaires. Ils peuvent être fixes, cependant certaines entreprises de gestion proposent des taux dégressifs en fonction du chiffre d’affaires. Plus ce dernier sera élevé, plus le taux de gestion sera moindre. Les entreprises de portage les plus transparentes proposent des simulations de salaire en ligne et même de bulletin de paie.

Moyennant les frais de gestion, l’entreprise de portage se substitue au salarié porté dans la prise en charge de diverses tâches fastidieuses et chronophages qui sont pourtant essentielles telles que la facturation, la comptabilité et les tâches administratives. En cas de besoin, le porté peut par ailleurs profiter de services additionnels tels qu’une assistance juridique.

Les autres frais liés au portage salarial

Outre les frais de gestion, d’autres frais doivent également être pris en compte dans le cadre d’un portage salarial. C’est le cas notamment :

  • Des charges sociales qui comprennent les charges salariales et les charges patronales qui s’élèvent respectivement aux environs de 10 % et 30 %. Ce sont ces charges qui garantissent au salarié porté l’affiliation aux divers organismes sociaux tels que la CAF (caisse d’allocations familiales), Pôle Emploi ou encore l’Assurance Maladie.
  • Des éventuels frais de fonctionnement déclarés et remboursés.
  • Des éventuels frais additionnels tels que la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée) et la RCP (assurance responsabilité civile), la cotisation pour le fonds d’aide aux handicapés ou encore la médecine du travail.

Le salaire d’un salarié porté

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Une fois tous les frais prélevés, le salaire net d’un salarié porté avoisine le plus souvent 50 % de son chiffre d’affaires. Mais en faisant le bon choix d’entreprise de portage, ce pourcentage peut atteindre plus de 65 %.

Depuis l’instauration de la convention collective du portage salarial en juillet 2017, le salaire brut minimal hors indemnité d’un salarié porté expérimenté ayant travaillé à temps plein est fixé à 2 533 €. A cela s’ajoute :

  • Une indemnité d’apport d’affaires qui couvre le temps de préparation et de prospection du client et qui s’élève à 5 % du salaire.
  • Une indemnité de fin de contrat s’élevant à 10 % du chiffre d’affaires dans le cas d’un CDD.

Il est à noter que le salarié porté ne sera pas rémunéré pour les périodes où il n’a réalisé aucune mission pour une entreprise cliente. Seules les périodes travaillées seront payées. Toutefois, il bénéficie comme tout autre salarié de 2,5 jours de congés payés par mois, soit un total de 5 semaines par an. Si le contrat de portage concerne une durée de moins de 3 mois ou des missions à temps partiel, les sommes dues au titre de congés payés seront intégrées dans le salaire mensuel.

Comment s’assurer un bon salaire en étant un salarié porté ?

En tant que salarié porté, vous avez tout intérêt à bien négocier le montant de vos honoraires. Il en dépend de votre chiffre d’affaires et par conséquent de votre salaire mensuel.

Calculez votre taux journalier moyen (TJM)

Dans cette optique, vous pouvez vous baser sur votre ancien salaire mensuel en tant que salarié classique pour fixer le coût de vos prestations.

  • Divisez votre ancien salaire mensuel par le nombre de jours travaillés par mois et vous aurez ainsi votre TJM. Pour le calcul, gardez en tête que, contrairement à salarié classique, vous n’êtes pas assuré de travailler tous les jours. Un salarié porté travaille réellement en moyenne 140 à 180 jours par an.
  • Ajoutez-y les coûts de prospection, de formation ainsi que d’élaboration des devis et des propositions commerciales.
  • Ajoutez également l’ensemble des frais liés au portage salarial ainsi que les autres frais particuliers tels que des frais de déplacement.

Cependant, si vous êtes en réorientation professionnelle, vous devrez vous renseigner sur les honoraires pratiqués dans votre secteur d’activité avant de définir votre TJM ou encore utiliser des simulateurs de TJM sur des sites le proposant.

Négociez bien vos honoraires pour chaque mission

Le TJM précédemment calculé n’est qu’à titre indicatif. Il doit être affiné avec l’entreprise de portage pour chaque mission. Lorsque vous négociez avec une entreprise cliente, proposez-lui un TJM légèrement supérieur. Vous aurez ainsi plus de marge de manœuvre. Faites attention toutefois à ce que le prix que vous proposez ne présente pas trop d’écart avec les prix pratiqués dans le même secteur d’activité et pour le même niveau d’entreprise.

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