Vous êtes peut-être de ceux qui ont créé et fait évolué leur entreprise à la sueur de leur front. Mais aujourd’hui, quelque chose a changé et le moment de vous en séparer est venu. Cependant, vous ne savez pas comment calculer le prix de vente de votre entreprise. Il y a bien des paramètres qui peuvent influencer la valeur de votre bien et cela peut perdre des dirigeants, qui souvent surévaluent cette dernière. Aujourd’hui, on apporte quelques précisions et détails sur les calculs de vente de votre affaire.
Rédiger une annonce légale
Avant toute chose, vous ne pourrez vendre votre entreprise sans passer par ce point obligatoire de la législation française. En effet, comme la création, la cession d’une entreprise nécessite la rédaction d’une annonce légale comportant les mentions légales de l’entreprise ainsi que de la faire publier dans un des journaux habilités. Si vous recherchez une aide pour rédiger une annonce, il existe des sites comme Juripresse qui proposent des modèles pré-remplis déjà optimisés.
Veuillez prendre en compte qu’il est nécessaire de s’orienter vers un journal d’annonces légales se situant dans le même département que le siège social de votre entreprise. Le prix d’une annonce est calculé selon la formule : nombre de lignes x prix unitaire de la ligne (souvent donné HT). Cela peut donc revenir cher assez rapidement, alors vérifiez bien le nombre de mots et les abréviations légales.
Les différentes méthodes d’évaluation
L’évaluation de votre entreprise vous permettra de connaître sa valeur. Les méthodes pour cela sont très nombreuses et il n’en existe pas de meilleure. Réaliser plusieurs évaluations en combinant des techniques différentes est un bon moyen pour obtenir une fourchette de valeurs dans laquelle se situera votre entreprise.
Voici quelques-unes des méthodes les plus courantes.
La comparaison
C’est une méthode très simple basée sur la comparaison entre votre entreprise et les concurrents du marché. C’est-à-dire, d’autres entreprises qui se veulent similaires. Certains critères sont très importants dans cette méthode comme le secteur d’activité, la localisation mais aussi la taille des entreprises. En somme, on se base sur la valeur et/ou, un ou des cas échéants récents, le prix de cessions des concurrents. Plus il y a d’entreprises similaires, plus l’évaluation sera précise. Cette méthode n’est donc pas préconisée dans le cas d’entreprise opérant dans un marché de niche.
Évaluation par le patrimoine
Ici, le patrimoine est utilisé pour faire ressortir une valeur marchande. L’évaluation consiste alors à prendre en compte l’actif net comptable corrigé (ANCC). Pour obtenir ce dernier il faut d’abord calculer l’actif net comptable (ANC) en additionnant les actifs immobiliers de l’entreprise et les actifs circulants, puis en soustrayant les dettes. ANCC est donc l’ANC auquel s’ajoute la plus ou moins-value des actifs, les provisions non justifiées et la différence entre les fiscalités actives et passives. En appliquant cette formule l’ANC pour obtenir l’ANCC, cela permet une évaluation plus précise de la valeur d’une entreprise.
Effectivement, certains biens peuvent coûter plus ou moins cher qu’à l’achat.
Utilisation des flux de trésorerie disponibles : la méthode DCF
Cette méthode s’applique plutôt aux jeunes entreprises. En effet, ces dernières sont souvent déficitaires lors des premières années et il est donc préférable de déterminer la valeur que l’entreprise peut atteindre dans les années à venir plutôt qu’à l’instant. Le calcul prend alors en compte une durée (la date à laquelle l’entreprise atteindra la valeur donnée) et un taux d’actualisation. Dans cette approche, une entreprise possède une valeur par rapport à ce qu’elle est susceptible de rapporter dans le futur et non pas par rapport à ce qu’elle détient actuellement. Les potentiels de croissance et de développement sont donc des éléments très importants.
Le rendement
Cette méthode est plutôt utilisée par les acheteurs pour déterminer les possibles retours sur investissement. Elle ne prend en compte que les bénéfices sur les prochaines années et les risques liés au rendement pour obtenir une hypothétique valeur (de rendement) future. Généralement, les prévisions ne dépassent pas les 5 ans à partir de la date d’évaluation pour déterminer les bénéfices qui seront ici ajustés. C’est-à-dire que certaines choses sont remises à niveau, comme les charges ou les salaires.
Influence des critères externes
L’évaluation permet d’obtenir la valorisation de son entreprise. Mais la valeur varie encore selon des critères généraux externes : elle peut alors être revue à la hausse ou à la baisse. Les critères fonctionnent généralement dans les deux sens et l’analyse doit s’effectuer au cas par cas. Voici quelques éléments à prendre en compte.
- Dans le cas où vous possédez un commerce ou une activité dans un lieu fréquenté, la valeur de votre entreprise sera revue à la hausse. À l’inverse, l’implantation en zone rurale est un facteur péjoratif.
- Le secteur d’activité entre en compte. Si celui-ci est en essor, c’est un plus. Dans le cas où le marché a atteint son paroxysme ou est en déclin, c’est un moins.
- Un litige en cours aura forcément un impact négatif sur la valorisation.
- La clientèle joue également un rôle important. Fidélisation et variété sont donc un atout.
- Une entreprise, c’est une marque et une réputation. Ces deux choses influent donc sur la valeur finale. Par ailleurs, l’état de cette dernière est également à prendre en compte. Start-up, entreprise en développement, décroissance… veillez à ne pas omettre cela.
- Le personnel possède également un rôle. Des futurs départs en retraite ou des salariés qui partent à cause du rachat sont un bémol.
Au final, il est donc important de ne pas prendre la valorisation par les méthodes d’évaluation comme acquise et de la réajuster correctement pour obtenir une valeur plus juste.
Calcul du prix d’une entreprise
Si vous désirez réellement vendre votre entreprise, ne laissez pas les sentiments prendre le dessus, car ils vont indubitablement influencer la valeur réelle. C’est une des raisons pour laquelle l’évaluation doit être réalisée par des spécialistes. Faire appel à un expert-comptable ou un cabinet d’affaires est donc une nécessité, surtout lorsque l’on prend en compte les enjeux. Une entreprise dont la valeur est surévaluée ne se vendra pas. L’économie va également très vite et une évaluation datant de plusieurs années est obsolète : l’actualisation des données est donc primordiale.
Pour conclure, le prix d’une entreprise ne correspond en aucun cas directement à sa valeur. Cette dernière permet de commencer les négociations entre le vendeur et l’acheteur. Ainsi, le prix sera ni plus ni moins déterminé par la valeur à laquelle se conclut l’accord.